Les jeunes de François, prophètes du changement

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Les jeunes de François, prophètes du changement

Huit jeunes en tout ont témoigné devant le Pape François à Assise de leur espoir, de leur rédemption et de leur renaissance dans des lieux de souffrance.

Paolo Ondarza – Cité du Vatican

Appelés dans le présent, et non dans le futur, à apprendre et à témoigner de la fraternité. Pour donner une âme à l’économie. Les jeunes qui ont embrassé François aujourd’hui à Assise viennent des lieux d’espérance de plus de 100 pays : des grandes métropoles du monde, des banlieues ou des petites villes. Témoins de l’espoir dans les lieux de souffrance. À un moment difficile de l’histoire, ils incarnent par leur vie les paroles de Martin Luther King : «Si on me disait aujourd’hui que demain c’est la fin du monde, je planterais un arbre». Sur la scène du Pala Eventi à Assise, ils ont présenté leurs témoignages.

L’homme est plus grand que son erreur

Andrea, un jeune étudiant détenu depuis neuf ans après avoir ôté la vie à un homme dans ce qu’il se rappelle être une «querelle laide et insensée»«un fardeau que je porterai toujours dans mon cœur», a pris la parole. «Je prie pour son âme», a-t-il dit, expliquant également comment ces années l’ont profondément changé grâce au soutien des opérateurs, des volontaires et des amis en qui il a trouvé le courage de croire en un nouvel avenir. Andrea, dans la prison de Bollate, reprend ses études : chaque examen est une montagne à gravir, mais chaque examen réussi rend le paysage plus grand et plus beau. «Les gens qui font des erreurs ont raison de finir en prison», a-t-il fait remarquer, «mais l’homme est plus grand que son erreur»«il a un grand potentiel qui ne demande qu’à être découvert»«Une personne qui comprend son erreur a moins de chances d’en commettre une autre : la société a, à mon avis, le devoir de réfléchir à cet aspect important».

Ensemble, c’est possible

Transformer une difficulté réelle en opportunité de développement, c’est l’expérience au Bénin d’Henri Totin, directeur exécutif de l’ONG Jevev, érudit passionné d’économie verte et circulaire. Dans son pays, dans la vallée de l’Ouémé, la vie se déroule sur l’eau et lui est intimement liée : de la pêche aux transports. Tout cela a été ralenti ou empêché par la jacinthe d’eau, une mauvaise herbe aquatique qui envahit la surface des lacs et des rivières et qui a également causé la mort du petit frère d’Henri. Cet événement dramatique, raconte le jeune homme, a été l’élément déclencheur d’une quête qui a débouché sur une possibilité de rédemption : de poison, la jacinthe est devenue «or vert» pour la population. Aujourd’hui, en effet, elle est traitée et mélangée à d’autres ingrédients naturels sur la base d’un savoir ancestral et transformée en ce qu’Henri appelle un «composé magique» qui devient d’une part un engrais exceptionnel et d’autre part un matériau pour la fabrication d’objets d’art, de meubles et d’accessoires personnels. L’expérience de ce jeune Béninois montre qu’«ensemble, c’est possible» : il s’agit en effet d’un exemple de promotion d’un entrepreneuriat vert qui limite les émissions de gaz à effet de serre, contrecarre les dégâts du changement climatique et est inclusif, impliquant des personnes handicapées et isolées.

Co-jardiniers de Dieu

Lier agriculture et justice, tel est l’objectif de la Ferme de François, une réalité présentée à l’évêque de Rome par Mateusz Ciasnocha, jeune agriculteur du nord de la Pologne et porte-parole de nombreux jeunes, «prophètes du changement», qui ont répondu à l’appel à prendre soin de la Maison commune et de la Famille commune contenu dans les encycliques Laudato Si’ et Fratelli tutti : tous enracinés dans la vocation d’être les co-jardiniers de Dieu dans le jardin d’Eden et dans la conviction qu’ils doivent œuvrer pour un monde plus fraternel, notamment dans le domaine de l’agriculture. Tout cela se traduit par la mise à disposition de nombreuses heures de temps libre pour diffuser les connaissances sur l’agriculture régénératrice dans le monde entier, sensibiliser à la protection des bassins versants et à la nécessité d’inverser le processus de désertification, créer et améliorer les moyens de subsistance des communautés rurales, construire des ponts. La Ferme de François s’engage également dans des processus politiques formels tels que la Cop26, le sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires ou le Comité de la sécurité alimentaire, afin de faire entendre la voix de ceux qui ne peuvent pas être entendus autrement dans ces processus.

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